Et si pour améliorer votre quotidien et changer votre vie, vous mettiez de l'ordre dans votre intérieur ? Voilà la proposition de Marie Kondo. Mais comment faire ? Que jeter ? Que garder ? Par où commencer ? Quand s'y mettre ? Et surtout, pourquoi est-ce si important ? Avec cette incroyable méthode, oubliez tout ce que vous savez déjà en matière de rangement et révolutionnez votre intérieur, dans tous les sens du terme. Parmi les millions de lecteurs de ce livre ingénieux, certains ont changé de carrière, d'autres ont perdu du poids, d'autres encore se sont aimés davantage. Préparez-vous, il y aura un « avant » et un « après » La Magie du rangement.
Si l'intention peut intéresser de plus en plus de lecteurs conscients que consommation insatiable ne rime pas nécessairement avec bonheur, la méthode qu'emploie cette jeune femme japonaise me laisse perplexe. Son but avoué, et rabâché à longueur de pages c'est de jeter tout ce qui est inutile dans nos appartements et maisons. Sauf que Marie Kondo se montre extrémiste dans sa démarche, et se comporte en éboueur. Dans ses sacs poubelles, l'on trouve indistinctement des vêtements neufs desquels les étiquettes n'ont pas encore été ôtées, des livres qu'on n'a pas lus, des garanties d'articles achetés et des bulletins de salaire, des stocks alimentaires qu'elle juge superflus. Nulle trace de recyclage, aucune évocation d'associations caritatives, aucune intention de faire des dons. Pour Marie Kondo, exit tout ce qui ne correspond pas à son modèle de rangement radical. Son analyse s'arrête au nombre de sacs poubelles.
Les vêtements, les livres, les papiers personnels ou administratifs sont ses secteurs de prédilection. En lisant cet ouvrage je me disais que Marie Kondo n'a pas de compagnon ou mari qui s'adonne au bricolage en transformant le garage de la maison conjugale en annexe de Castorama, ni d'enfants qui mettent à sac leur chambre avec une créativité illimitée, ni d'animaux indomptables qui acceptent mal d'être remisés sur une étagère en étant priés de ne pas perdre leurs poils n'importe où. Un livre qui s'adresse surtout à des célibataires donc, qui en rentrant du boulot le soir disent “bonsoir” à leur logement, retirent leurs chaussures et rangent leur porte-monnaie en les remerciant pour le travail accompli dans la journée, avant de se préparer du thé, d'écouter de la musique, en vidant leur sac à mains (tous les jours). Un monde aseptisé.